Adrien Desport, ancien cadre FN, condamné à trois ans de prison ferme.

Marine Le Pen et Le Front National actualités

http://www.huffingtonpost.fr/2015/09/16/adrien-desport-ancien-cadre-fn-condamne-trois-ans-ferme_n_8145534.html

 

FRONT NATIONAL – La justice a condamné ce mercredi 16 septembre à quatre ans de prison dont trois ferme Adrien Desport, ancien cadre du Front national de Seine-et-Marne, pour avoir détruit des dizaines de voitures afin de faire croire à une montée de l’insécurité.

La prison ferme est une peine “plus qu’appropriée compte tenu de la gravité des faits”, a déclaré la présidente du tribunal correctionnel de Meaux en prononçant une peine de quatre ans de prison, dont 12 mois avec sursis et mise à l’épreuve de deux ans à l’encontre d’Adrien Desport, 25 ans, qui a immédiatement été placé sous mandat de dépôt.

Ce jeune homme de 25 ans, placé un temps en détention provisoire, avait comparu le 2 septembre devant le tribunal correctionnel de Meaux aux côtés de cinq autres militants du parti d’extrême droite notamment pour l’incendie volontaire de treize voitures début avril dans la commune de Mitry-Mory (Seine-et-Marne). La peine de prison ferme est assortie d’une inéligibilité de cinq ans et de trois ans d’interdiction de séjour dans la ville de Mitry-Mory. Adrien Desport devra en outre indemniser les victimes dont certaines aux revenus modestes n’étaient pas assurées contre l’incendie de leur voiture.

L’un des cinq coprévenus, Jean-Baptiste Nadji, 21 ans, a été condamné à trois ans de prison, dont 18 mois de sursis et mise à l’épreuve de deux ans, cinq ans d’inéligibilité et deux ans d’interdiction de séjour à Mitry-Mory. Il a également été placé sous mandat de dépôt. Les quatre autres militants âgés de 19 à 25 ans qui comparaissaient en compagnie de Desport ont été condamnés à des peines allant de six mois avec sursis à 18 mois ferme, dont six avec sursis. L’ancienne compagne du N.2 du FN en Seine-et-Marne a été reconnue coupable mais dispensée de peine.

Prévenu de leurs agissements, le FN avait décidé d’ouvrir une enquête interne qui a conduit à leur arrestation.

“Je suis ici pour payer ce que j’ai fait”

L’ancien militant, qui se plaisait à se présenter comme un cadre du parti chargé de la communication dans le 77, a admis avoir mis le feu à une seule voiture. Ne se souvenant pas “des douze autres”, il a néanmoins déclaré “assumer l’ensemble”. “J’ai commis des erreurs, je suis ici pour payer pour ce que j’ai fait”, avait déclaré cet homme brun et pâle, aux petites lunettes, tout en présentant ses excuses.

Outre les incendies de voitures, Adrien Desport et ses comparses âgés de 19 à 25 ans – son ex petite-amie, trois étudiants et un commercial – étaient également jugés pour avoir participé à une association de malfaiteurs, dénoncé une agression imaginaire, ou encore consommé des produits stupéfiants.

La présidente avait décrit à l’audience des soirées de “beuverie et de prise de médicaments” du groupe, partant ensuite en tournées destructrices visant des véhicules au hasard ou d’autres appartenant à des personnes avec qui il avait des comptes à régler. Des actes dont Adrien Desport se servait ensuite à des fins politiques et pour dénoncer une prétendue montée de l’insécurité.

Déjà condamné pour port d’arme, il a été présenté comme un “meneur”, “manipulateur”, par ses coprévenus. “Il m’a souvent fait peur”, avait avancé son ex-petite amie, Nathalie Leplat, se disant sous l’emprise de son compagnon. “Quand on est avec quelqu’un comme lui, on n’est plus soi-même, on perd la raison”, s’était défaussé Jean-Baptiste Nadji, étudiant de 21 ans, également prévenu.

Reconnaissant un “rôle important” à Adrien Desport mais écartant la manipulation de ses complices, le procureur avait appuyé sur la “manipulation électorale pour faire croire à un climat d’insécurité et appeler au vote” FN et requis trois ans de prison ferme à son encontre.