Chant néo-nazi : Marion Maréchal-Le Pen ment pour défendre son colistier.

Marine Le Pen et Le Front National actualités

Marion Maréchal-Le Pen et Christian Estrosi étaient opposés mercredi soir sur France 3 pour le débat du deuxième tour des régionales en PACA.

https://www.buzzfeed.com/adriensenecat/chant-neo-nazi-marion-marechal-le-pen-ment-pour-defendre-son

Quelques minutes après le début de l’émission, Christian Estrosi dégaine une photo de Philippe Vardon, l’un des colistiers de Marion Maréchal-Le Pen: «Vous voyez [Philippe Vardon] qui fait le salut néo-nazi.»

Quelques minutes après le début de l'émission, Christian Estrosi dégaine une photo de Philippe Vardon, l'un des colistiers de Marion Maréchal-Le Pen: «Vous voyez [Philippe Vardon] qui fait le salut néo-nazi.»

«C’est pas lui, Monsieur. C’est pas lui», rétorque Marion Maréchal-Le Pen.

«C'est pas lui, Monsieur. C'est pas lui», rétorque Marion Maréchal-Le Pen.

«Il se trouve qu’avec Madame Le Pen, ceux qui pourraient demain représenter notre région à l’extérieur, ce sont ceux-là», ajoute Estrosi, malgré les démentis de sa concurrente.

«Il se trouve qu'avec Madame Le Pen, ceux qui pourraient demain représenter notre région à l'extérieur, ce sont ceux-là», ajoute Estrosi, malgré les démentis de sa concurrente.

Elle dit ensuite quand l’intervieweur lui donne la parole: «Déjà, un, ce n’est pas lui sur la photo.»

Elle dit ensuite quand l'intervieweur lui donne la parole: «Déjà, un, ce n'est pas lui sur la photo.»

France3

Philippe Vardon, le sulfureux cofondateur du Bloc identitaire, figure bien sur la liste de Marion Maréchal-Le Pen en cinquième position dans les Alpes-Maritimes.

Philippe Vardon, le sulfureux cofondateur du Bloc identitaire, figure bien sur la liste de Marion Maréchal-Le Pen en cinquième position dans les Alpes-Maritimes.

Boris Horvat / AFP / Getty Images

Et il a lui-même répondu mercredi soir aux attaques de Christian Estrosi, affirmant avoir l’intention de déposer une plainte pour «diffamation et usage de faux».

L’image brandie par Christian Estrosi mercredi soir n’est pourtant pas une invention du candidat. Elle provient en réalité d’un documentaire diffusé par Arte en 1998 et exhumé par Le Point en 2013.

L'image brandie par Christian Estrosi mercredi soir n'est pourtant pas une invention du candidat. Elle provient en réalité d'un documentaire diffusé par Arte en 1998 et exhumé par Le Point en 2013.

L’article du Point disait ceci:

«Le jeune Vardon, clairement identifiable micro au poing, chante “Nous sommes la Zyklon Army, l’armée des skinheads”, lors d’un concert privé en 1998. Cette “chanson” est l’œuvre du groupe néonazi Evil Skins. Le Zyklon B fut utilisé comme gaz mortel dans les camps de concentration allemands.»

Interrogé par Mediapart cet été, Philippe Vardon ne niait pas être l’homme présent sur la vidéo du Point. Voici ce qu’il répondait à l’époque:

«C’est une vidéo où je n’ai personnellement rien à me reprocher. J’avais seize ans, je connais les musiciens sur scène (Fraction Hexagone), ils me font monter, je chante le refrain de la chanson “Europe jeunesse révolution”. Ça ne vous est jamais arrivé de vous retrouver avec des abrutis à une soirée? J’étais mineur et Arte n’avait pas d’autorisation de filmer.»

Il ne fait pas mention, en revanche, de la «Zyklon army» évoquée par l’article du Point.

Même si l’intéressé estime n’avoir «rien» à se reprocher, Marion Maréchal-Le Pen contredit donc cette version des faits en affirmant qu’il ne s’agit pas de lui sur cette photo.

Mise à jour: ajout de précisions d’un responsable du FN local.

Contactée par BuzzFeed, l’équipe de campagne de Marion Maréchal-Le Pen n’a pas donné suite à nos sollicitations pour l’heure.

Un responsable du FN dans le sud de la France, qui ne souhaite pas être cité, nous a néanmoins contacté pour préciser que, selon lui, la photo de Christian Estrosi peut prêter à confusion.

Sur le cliché, on voit bien Philippe Vardon, à l’arrière-plan, visé par une flèche orange. Mais juste devant, on voit une autre personne faire un salut nazi, devant laquelle on trouve la mention «Philippe Vardon».

Par ailleurs, contrairement à ce qu’a dit Christian Estrosi, Philippe Vardon ne fait pas le «salut néo-nazi», il s’agit de cette personne devant lui et pas du colistier de Marion-Maréchal-Le Pen.

Le Point

Philippe Vardon.

Philippe Vardon a par ailleurs été condamné à quatre mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amendes pour incitation à la haine raciale et reconstitution de ligue dissoute en 2007, rappelle l’Obs.

La vidéo qui montre Philippe Vardon date de 1998 et a été diffusée sur internet par Le Point en 2013. Une version précédente de l’article disait qu’elle avait été retrouvée par Le Point en 1998.